lc158 - Catalogue des Monnaies Celtiques : 2. les monnaies à la croix HIRIART Eneko
65.00 €
Количество
Добавить в корзину
Автор: HIRIART Eneko
Издатель: Bibliothèque nationale de France
Язык: Français
Описание: Paris 2017, broché, 21 x 29,7, 356 pages, 2500 illustrations
Вес: 1510 g.
Статья
Ce volume (CMC. 2) est le deuxième d’une nouvelle collection qui vise à présenter de manière exhaustive l’ensemble des monnaies du département des Monnaies, Médailles et Antiques de la Bibliothèque nationale de France (BnF) associé au récolement des collections du musée
d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye (MAN). Il est totalement consacré aux fonds des monnayages à la croix de ces deux institutions. Ces monnayages caractéristiques de la Gaule comprise entre Garonne et Rhône permettent d’appréhender de manière globale les réalités territoriales, ethniques et économiques des peuples Aquitains à la fin de l’âge du fer.
Le catalogue lui-même présente au total 1202 monnaies provenant des deux musées. Elles sont intégralement décrites, cataloguées et photographiées, mais l’auteur a recensé 79 trésors et près de 3000 monnaies isolées réparties sur 425 classes monétaires. Chacune des classes a fait l’objet d’une étude approfondie augmentée de 17 pages de dessins où elles sont intégralement figurées. Le catalogue est précédé d’une synthèse qui reprend sur un arc chronologique de plus de deux siècles à l’aide de nombreux graphiques et d’un ensemble cartographique exceptionnel l’ensemble des monnayages à la croix à travers une étude pluridisciplinaire où sont associées les données typologiques, métrologiques, archéologiques et historiques. Ce travail complètement renouvelé ouvre de nouvelles pistes de recherches et permet d’appréhender les monnaies à la croix avec une vision d’ensemble renouvelée.
L’auteur, jeune chercheur, attaché à la Casa Velasquez, est docteur en archéologie, spécialisé sur les monnayages celtiques et ibériques entre la Garonne et l’Èbre. Il a reçu plusieurs distinctions dont le prix européen d’Archéologie Raoul Déchelette en 2016. Après avoir étendu son champ de recherche à l’Europe, « il s’interroge à présent sur le bouleversement sociétal majeur que représente l’apparition du monnayage dans le monde celtique. »
L’ouvrage débute par une présentation de l’auteur et les remerciements qu’il adresse à la communauté scientifique (p. 4-5). La table des matières très riche occupe les pages 7 à 9. La préface est de Frédérique Duyrat (p. 11) et rappelle la mission du département des Monnaies, Médailles et Antiques de la BnF dont elle est la directrice et la richesse incontournable de la première collection française. Suit une entrée en matière sous la plume de Jean-Pierre Le Dantec et Laurent Olivier autour des monnaies à la croix de la collection de numismatique celtique du musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye p. 13-17) avec la présence de plusieurs trésors ou morceaux de trésors qui ont intégré les collections nationales ainsi que de nombreux apports constitués par les monnaies de fouilles de sites. Cette partie introductive est complétée par l’auteur (p. 19-20).
L’étude (p. 21-122) représente un travail qui renouvelle complètement nos connaissances et la manière d’aborder les monnaies à la croix. Divisée en quatre parties, elle permet d’aborder le monnayage différemment. C’est tout d’abord un monnayage à part (p. 23-42) qui permet de poser les fondements d’une typologie avec la définition d’une nouvelle classification, déterminés grâce aux droits et revers qui permettent d’établir les éléments discriminants de la typologie. Les tableaux des motifs du revers constituant les bases d’une sémiologie sont édifiants et valent mieux que de longues descriptions (p. 26-28). L’étude de la typologie des droits est aussi abordée avec la même précision (p. 29-32). À l’aide des analyses statistiques, l’auteur met en lumière l’analyse des composantes principales (ACP) et la classification ascendante hiérarchique (CAH) qui permettent de déterminer des faciès monétaires pour des séries déjà connues et d’en hiérarchiser le classement à l’aide des éléments de codification et de clés de lecture. Une seconde partie est consacrée à la fabrication des espèces, la chronologie et les origines des différentes séries (p. 43-65). L’auteur insiste sur les méthodes de fabrication des flans circulaires coulés puis frappés, agrémentées de nombreux dessins (p. 44-47) puis des flans quadrangulaires taillés avant et après la frappe et enfin aborde le cas des flans circulaires ou polygonaux non coulés. Dans un second temps, il s’attarde sur les origines des monnaies à la croix, à la chronologie et influences typologiques. Cette analyse aboutit sur une révision chronologique des premières émissions, que confirme l’étude des trésors trouvés en Gaule et sur le territoire ibérique avec des monnaies précoces. La métrologie permet, grâce à la chronologie et aux étalons monétaires, d’établir quatre périodes en fonction de la masse des monnaies 1) 3,00 g à 3,70 g ; 2) de 2,30 à 3,00 g 3) de 1,70 à 2,30 g ; 4) de 1,00 à 1, 60 g. La troisième partie de l’étude porte sur les différentes séries des monnaies à la croix (p. 66-114). À l’aide de cartes de répartition et de trouvailles avec des graphiques, en ayant recours aux critères stylistiques des droits, au classement stylistique des revers, l’auteur se livre à une véritable enquête déjà expérimentée dans le Diconum.
Le dernier chapitre de cette première partie réuni sous le vocable « éléments de synthèse » permet de replacer chronologiquement les premières monnaies à la croix dans une période comprise entre 240/230 a. C. et 180/160 avant J.C. tandis que les monnaies de seconde période, marquées par une affirmation des singularités régionales, prendrait place entre 180/160 avant J.C. et 120/110 avant J.C. Les monnaies à la croix de la troisième période, tendues par la structuration d’un axe commercial, trouvent leur place entre 130/110 avant J.C. et 60 avant J.C.
La deuxième grande partie de l’ouvrage est consacrée au catalogue (p. 122-274). Le catalogue comprend les 1202 entrées des monnaies de la BnF et du MAN, mais aussi leur insertion dans le classement mis en place par l’auteur autour de 425 séries autour de 22 groupes principaux pour les drachmes et de 13 groupes principaux pour les monnaies divisionnaires.
De ce fait, nous n’avons pas seulement le catalogue des deux grandes collections nationales complétées de nombreux musées provinciaux, mais aussi un inventaire de plusieurs milliers de monnaies qui permettent d’avoir une vision globale des monnaies à la croix. Le seul bémol que je mettrai à cet inventaire est le recours aux seules collections publiques et le fait de ne pas avoir intégré le matériel très nombreux passé en vente ces cinquante dernières années, souvent illustré, qui aurait permis d’avoir une vision totale du monnayage.
En annexe, nous avons un inventaire des trésors monétaires contenant des monnaies à la croix (p. 275-279) suivi par une bibliographie détaillée (p. 280-286). Nous avons ensuite un premier index dessiné de l’ensemble des groupes et des séries qui le composent (p. 287-303) totalisant 425 entrées au total. Le deuxième index (p. 304-315) est un gigantesque tableau de concordance avec les numéros des exemplaires de la Bnf (Muret et Chabouillet), du Diconum de Feugère et Py, du Depeyrot et de l’incontournable ouvrage de Savès, publié en 1976. Les pages 317 à 351 sont consacrées aux planches d’une qualité de reproduction irréprochable pour un monnayage souvent ingrat et difficilement interprétable. La table des illustrations (p. 353-355) renvoie aux 135 tableaux, cartes graphiques, dessins de la première partie. Quant à l’ultime page de l’ouvrage, elle est consacrée aux différents crédits et mentions d’usage.
Ce livre est indispensable pour ceux qui s’intéressent aux monnaies à la croix en particulier, aux monnaies gauloises dans leur ensemble et aux monnaies celtiques en général. Il dépasse largement son cadre géographique, chronologique, iconographique et économique. Il est un portail d’entrée pour la compréhension du monde antique en Europe méditerranéenne entre le IIIe siècle et le Ier siècle avant J.-C. Avec un prix attractif et un nombre important de collectionneurs de ces monnaies, il est certain que cet ouvrage devrait trouver un large public et sera certainement épuisé rapidement.
Laurent SCHMITT - Bulletin Numismatique n°172 – Février 2018
.
d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye (MAN). Il est totalement consacré aux fonds des monnayages à la croix de ces deux institutions. Ces monnayages caractéristiques de la Gaule comprise entre Garonne et Rhône permettent d’appréhender de manière globale les réalités territoriales, ethniques et économiques des peuples Aquitains à la fin de l’âge du fer.
Le catalogue lui-même présente au total 1202 monnaies provenant des deux musées. Elles sont intégralement décrites, cataloguées et photographiées, mais l’auteur a recensé 79 trésors et près de 3000 monnaies isolées réparties sur 425 classes monétaires. Chacune des classes a fait l’objet d’une étude approfondie augmentée de 17 pages de dessins où elles sont intégralement figurées. Le catalogue est précédé d’une synthèse qui reprend sur un arc chronologique de plus de deux siècles à l’aide de nombreux graphiques et d’un ensemble cartographique exceptionnel l’ensemble des monnayages à la croix à travers une étude pluridisciplinaire où sont associées les données typologiques, métrologiques, archéologiques et historiques. Ce travail complètement renouvelé ouvre de nouvelles pistes de recherches et permet d’appréhender les monnaies à la croix avec une vision d’ensemble renouvelée.
L’auteur, jeune chercheur, attaché à la Casa Velasquez, est docteur en archéologie, spécialisé sur les monnayages celtiques et ibériques entre la Garonne et l’Èbre. Il a reçu plusieurs distinctions dont le prix européen d’Archéologie Raoul Déchelette en 2016. Après avoir étendu son champ de recherche à l’Europe, « il s’interroge à présent sur le bouleversement sociétal majeur que représente l’apparition du monnayage dans le monde celtique. »
L’ouvrage débute par une présentation de l’auteur et les remerciements qu’il adresse à la communauté scientifique (p. 4-5). La table des matières très riche occupe les pages 7 à 9. La préface est de Frédérique Duyrat (p. 11) et rappelle la mission du département des Monnaies, Médailles et Antiques de la BnF dont elle est la directrice et la richesse incontournable de la première collection française. Suit une entrée en matière sous la plume de Jean-Pierre Le Dantec et Laurent Olivier autour des monnaies à la croix de la collection de numismatique celtique du musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye p. 13-17) avec la présence de plusieurs trésors ou morceaux de trésors qui ont intégré les collections nationales ainsi que de nombreux apports constitués par les monnaies de fouilles de sites. Cette partie introductive est complétée par l’auteur (p. 19-20).
L’étude (p. 21-122) représente un travail qui renouvelle complètement nos connaissances et la manière d’aborder les monnaies à la croix. Divisée en quatre parties, elle permet d’aborder le monnayage différemment. C’est tout d’abord un monnayage à part (p. 23-42) qui permet de poser les fondements d’une typologie avec la définition d’une nouvelle classification, déterminés grâce aux droits et revers qui permettent d’établir les éléments discriminants de la typologie. Les tableaux des motifs du revers constituant les bases d’une sémiologie sont édifiants et valent mieux que de longues descriptions (p. 26-28). L’étude de la typologie des droits est aussi abordée avec la même précision (p. 29-32). À l’aide des analyses statistiques, l’auteur met en lumière l’analyse des composantes principales (ACP) et la classification ascendante hiérarchique (CAH) qui permettent de déterminer des faciès monétaires pour des séries déjà connues et d’en hiérarchiser le classement à l’aide des éléments de codification et de clés de lecture. Une seconde partie est consacrée à la fabrication des espèces, la chronologie et les origines des différentes séries (p. 43-65). L’auteur insiste sur les méthodes de fabrication des flans circulaires coulés puis frappés, agrémentées de nombreux dessins (p. 44-47) puis des flans quadrangulaires taillés avant et après la frappe et enfin aborde le cas des flans circulaires ou polygonaux non coulés. Dans un second temps, il s’attarde sur les origines des monnaies à la croix, à la chronologie et influences typologiques. Cette analyse aboutit sur une révision chronologique des premières émissions, que confirme l’étude des trésors trouvés en Gaule et sur le territoire ibérique avec des monnaies précoces. La métrologie permet, grâce à la chronologie et aux étalons monétaires, d’établir quatre périodes en fonction de la masse des monnaies 1) 3,00 g à 3,70 g ; 2) de 2,30 à 3,00 g 3) de 1,70 à 2,30 g ; 4) de 1,00 à 1, 60 g. La troisième partie de l’étude porte sur les différentes séries des monnaies à la croix (p. 66-114). À l’aide de cartes de répartition et de trouvailles avec des graphiques, en ayant recours aux critères stylistiques des droits, au classement stylistique des revers, l’auteur se livre à une véritable enquête déjà expérimentée dans le Diconum.
Le dernier chapitre de cette première partie réuni sous le vocable « éléments de synthèse » permet de replacer chronologiquement les premières monnaies à la croix dans une période comprise entre 240/230 a. C. et 180/160 avant J.C. tandis que les monnaies de seconde période, marquées par une affirmation des singularités régionales, prendrait place entre 180/160 avant J.C. et 120/110 avant J.C. Les monnaies à la croix de la troisième période, tendues par la structuration d’un axe commercial, trouvent leur place entre 130/110 avant J.C. et 60 avant J.C.
La deuxième grande partie de l’ouvrage est consacrée au catalogue (p. 122-274). Le catalogue comprend les 1202 entrées des monnaies de la BnF et du MAN, mais aussi leur insertion dans le classement mis en place par l’auteur autour de 425 séries autour de 22 groupes principaux pour les drachmes et de 13 groupes principaux pour les monnaies divisionnaires.
De ce fait, nous n’avons pas seulement le catalogue des deux grandes collections nationales complétées de nombreux musées provinciaux, mais aussi un inventaire de plusieurs milliers de monnaies qui permettent d’avoir une vision globale des monnaies à la croix. Le seul bémol que je mettrai à cet inventaire est le recours aux seules collections publiques et le fait de ne pas avoir intégré le matériel très nombreux passé en vente ces cinquante dernières années, souvent illustré, qui aurait permis d’avoir une vision totale du monnayage.
En annexe, nous avons un inventaire des trésors monétaires contenant des monnaies à la croix (p. 275-279) suivi par une bibliographie détaillée (p. 280-286). Nous avons ensuite un premier index dessiné de l’ensemble des groupes et des séries qui le composent (p. 287-303) totalisant 425 entrées au total. Le deuxième index (p. 304-315) est un gigantesque tableau de concordance avec les numéros des exemplaires de la Bnf (Muret et Chabouillet), du Diconum de Feugère et Py, du Depeyrot et de l’incontournable ouvrage de Savès, publié en 1976. Les pages 317 à 351 sont consacrées aux planches d’une qualité de reproduction irréprochable pour un monnayage souvent ingrat et difficilement interprétable. La table des illustrations (p. 353-355) renvoie aux 135 tableaux, cartes graphiques, dessins de la première partie. Quant à l’ultime page de l’ouvrage, elle est consacrée aux différents crédits et mentions d’usage.
Ce livre est indispensable pour ceux qui s’intéressent aux monnaies à la croix en particulier, aux monnaies gauloises dans leur ensemble et aux monnaies celtiques en général. Il dépasse largement son cadre géographique, chronologique, iconographique et économique. Il est un portail d’entrée pour la compréhension du monde antique en Europe méditerranéenne entre le IIIe siècle et le Ier siècle avant J.-C. Avec un prix attractif et un nombre important de collectionneurs de ces monnaies, il est certain que cet ouvrage devrait trouver un large public et sera certainement épuisé rapidement.
Laurent SCHMITT - Bulletin Numismatique n°172 – Février 2018
.